Sosia
Quand on est la sosie de quelqu’un, on est très curieux de
savoir qui c’est.
Alors, je suis descendue en ville comme les gens qui étaient
contents de la voir.
Surprise ! Au centre de l’arène, Célia était là,
immobile ; le corps musclé, féminine.
La fixité de ses pieds pendant les passes, la beauté et
l’émotion que dégagait la cape…
Moi aussi pour faire mieux, j’avais mis des épaulettes…
Rosa rossa y negra,va !
Anda !
Le père de Célia était banderillero, mais rêvait de devenir
torero.
Il éleva sa fille comme un garçon pour qu'elle puisse
réussir là où il avait échoué.
Mais, Célia, femme racée aux yeux innocents et tristes, dût faire face aux préjugés.
Beaucoup réfusaient de toréer avec elle, simplement parce
que c'était une femme.
C'est alors qu'un matador, Manolo de Valencia, lui proposa
de partager l'affiche avec lui.
Ils tombèrent amoureux l'un de l'autre, puis se quittèrent…
Dans un accès de folie suicidaire, elle décida de toréer
seule avec six taureaux.
Inconsciente du danger ou au contraire, se précipitant vers
lui,
elle aurait voulu que Manolo soit là, dans les gradins,
pour qu'il la voie se faire piétiner par les taureaux et se
sente coupable de ce qui lui arrive.
Cet après-midi-là,
couverte de poussière et de sang d’animal,
Célia sortit triomphante de l'arène, sous une pluie de
marguerites.
Et parmi, les spectateur, il y avait Gustavo…
Ah, la vida de sosia!
Es un numero especial…
Brutal y espiritual !