La première lune était
le cœur d’un cul-terreux qui
maudissait le jour de sa naissance. Les mains sales de charbon, il riait
pourtant, fessant des volumes de donzelles étonnants. On aurait dit que c’était lui le patron. Il avait embauché un
clown pour une gargote du Luna Park qu’il ne put toutefois pas terminer de
dévaliser, tellement il criait contre un truculent gorille qui allait et venait
de son manège au comptoir. Tout le monde sortit pour voir la dernière lune
porter le désespoir dans le campement gitan. Elle était si grande, qu’on prit
peur, croyant à une liquéfaction. Les jeux s’immobilisèrent, alors. On souffla
les lumières et l’hiver put commencer. Ce soir-là, cette nuit même, l’enfer
revint. La plupart prirent d’assaut la banque pour faire quelques transactions,
pendant que les chiens et les gamins ne pouvant manifester ouvertement,
couraient à la gare pour arrêter le train de soldats et couper les voies dont
les prisonniers suivaient les rails...