Copie romaine
Le voilà enfin arrivé dans le temple consacré. Comme il fait bon dans ce
repère ! Suffisamment pour qu’ils se disent :
« tu » . Mais, à l'ombre
de ses colonnes, il convient d’abord d’hésiter, ne rien dire encore ; tout entier contre cœurs et contre âmes.
La déesse qui trouble son esprit pourrait être plus que belle. Sans réplique,
il se fait tout petit, craignant qu’elle ne le frôle et l’espérant pourtant. Le lointain des plages le questionne. Ses
yeux prennent pour cible le bord de la mer. L’irrégularité des
intervalles, entre deux flux, rythment
la trace d’un rond soluble sur le sable. Médusé, il se dit que c’est encore une
manifestation de la malice divine voulant qu’il multiplie, les bras en
balancier, les boucles contournant l’arbitraire. Ce qu’il fait, reprenant son
souffle et son équilibre, selon des unités aussi petites que possible, afin
que puisse toujours rester cette minuscule distinction, lorsqu’il
s’approchera de ses chevilles.
(Hermaphrodite endormi,
époque impériale (IIe
siècle ap. J.-C.), Musée
du Louvre)